Tentative autour du ‘non-directed body movement’ – février 2016

La pratique du ‘non-directed body movement’ a été créée par Marvin Solit et ses comparses, et est présentée sur le site de la Fundation for New Directions. On peut aussi se reporter au livre écrit plus récemment par Marilyn Beech, Unexpected Results.

J’avais fait une traduction rapide du texte ‘Standing around’ de Marilyn Beech (rubrique ‘Health’ du site cité ci-dessus), qui donne des directions pour pratiquer. Puis j’ai proposé à deux ami·es de faire une première exploration de cette pratique, pendant 20 minutes, à la suite de laquelle nous avons fait des retours que voici.

Ma curiosité pour cette pratique vient se sa proximité avec les pratiques du katsugen undo  et des éveils sensitifs. J’ai donc proposé cet atelier à deux ami.es qui connaissent ces pratiques, et nos retours se sont fait en référence avec elles.

Il vaut mieux bien évidemment lire les présentations de ces pratiques en suivant les liens donnés ci-dessus, pour que ce qui suite prenne sens.

Retours de S.:

  • C’était très intéressant de rester debout, ça prenait une autre dimension que dans le katsugen undo, où jusqu’à présent je me mettais assise et adossée et où il ne se passait ‘pas grand-chose’. Du coup, je vais essayer à présent de pratiquer le KU debout.
  • Un balancement s’est produit qui n’était pas lié à la station debout, mais était de l’ordre d’un mouvement involontaire. Ça m’amenait à des endroits d’équilibre très précis, des pressions qui se faisait de tout mon corps sur des points précis dans mes pieds, puis soudainement le mouvement allait ailleurs. Je faisais bien la distinction entre le mouvement de mon corps qui était lié au fait de maintenir la station debout, et tous ces jeux d’équilibre, de balancement, de pressions, qui se faisaient de façon involontaire.
  • C’est très intéressant de distinguer pensée, émotion et sensation comme l’indique le texte. Ce n’est pas facile de qualifier les pensées mais j’ai bien aimé le faire, la qualifier et voir où elle se répercute. Le fait de les qualifier permet de passer à autre chose. Un exemple : il y a eu à un moment une pensée → je l’ai qualifié avec le mot ‘honte’ → ça m’a connecté à de la chaleur qui montait et descendait dans tout mon buste.

Retours de M.:

  • Être debout permet plus de possibilités de mouvements qu’allongé (en comparaison avec l’éveil des sensations), même s’il faut gérer le fait d’être debout (équilibre).
  • Dès que je qualifiais la pensée, par exemple avec le mot ‘jugement’, elle disparaissait. Du coup, ça m’est venu de répéter le mot, il revenait parce que je ne savais pas quoi en faire. A un moment, il y a eu une répétition d’un mot qui a force d’être répété s’est transformé en un autre mot : ‘concentration’, en même temps que j’observais qu’il y avait des contractions aux cuisses et au bassin.
  • Puis il y a eu une forte contraction du visage, très désagréable, mais je continuais à y aller, je faisais des pauses mais je revenais à chaque fois dedans. Pendant toute cette contraction, il y avait de temps à autre des réactions involontaires et brusques dans le reste du corps, qui étaient comme des sortes de respirations, et qui se modifiaient au fur et à mesure que j’allais plus loin dans la contraction du visage. Puis il y a eu des gargouillis dans mon ventre, ça m’a fait rire, j’ai mis le mot ‘content’, qui s’est transformé en un sourire qui était un peu du même ordre que la contraction d’avant. Les gargouillis se sont arrêtés au moment où il y a eu une reprise des contractions, cette fois au bas du dos et à la cuisse.
  • J’avais l’impression d’être entre le katsugen undo et l’éveil des sensations, selon la qualité des mouvements.

Retours de N.:

  • J’ai expérimenté que qualifier la pensée la faisait disparaître, je n’ai pas trop compris comment faire. Commentaire de S. : il faut rester avec la qualification, c’est ça qu’on observe. En fait la qualification, c’est l’émotion, et après on continue avec.
  • J’ai traduis le texte mais je n’avais pas compris ! Je n’avais pas compris que la qualification consistait à ‘descendre’ de la pensée à l’émotion. Je qualifiais avec des mots du genre ‘organisation’ lorsque ma pensée était lié à une projection sur ce que je devais faire après. De ce fait, qualifier ma penser brouillait mon expérience, je restais dans cette confusion, puis soudain un mouvement involontaire venait couper la confusion et mon expérience se renouvelait, pour finalement repartir dans ce même schéma.
  • A la toute fin, j’ai laissé tombé cette attention à mes pensées qui n’était sûrement pas très pertinente, et un mouvement est venu qui était plus de l’ordre de l’éveil des sensations.